mardi 1 mai 2007

C’est la saga des sang et or…







"C’est la saga des sang et or…
La saga sang et or…
Ehe oho…ehe oho…"




Déjà dans le bus qui nous amenait à l’aéroport de Lesquin, quelque chose clochait. On avait pris chacun sa place habituelle par superstition et alors qu’on mettait des claquettes dans les oreilles du gars devant, à savoir Milan Bisevac, c’est Mounir Diane qui s’est retourné en disant « ouèche, tu veux ma photo ? ». Mounir ? qu’est-ce qu’il faisait là ? on le croyait parti depuis longtemps, un jour alors que son cintre personnalisé à la Gaillette était toujours vide, on avait demandé au coach pourquoi Mounir Diane ne venait plus et il nous avait dit « c’est le ramadan » mais on est peut être des footballeurs pro, on est pas bœufs, on sait que le ramadan ça dure pas 6 mois, et le coach nous avait répondu « pour lui ça dure plus longtemps tellement il a des choses à se faire pardonner ».



Bref, Milan était pas là, pour marquer Dercheville il fallait du poids, du lourd, on a donc tous pensé à Cousin en stopper, après tout, c’était le mieux placé pour savoir ce qu’il fallait faire pour qu’il y ait pas de buts.



Dans l’avion le coach s’est mis devant avec le président, on avait l’impression qu’il était pas content, du coup on hésitait à ricaner et à se faire des blagues, d’autant que de temps en temps il se retournait et nous fixait en faisant le geste du couteau qui tranche la gorge, comme Thomert du temps où il jouait au foot. Alors, on a fait un concours de PSP, on a tous rigolé car dans le jeu, Demont avait les cheveux frisés, bouh la honte !



Une fois à l’aéroport Alain Giresse de Bordeaux, on a voulu acheter des souvenirs, mais un bus nous attendait pour nous amener à Lescure et le coach nous a gueulé dessus : « magnez vous, plus vite on y va, plus vite on sera revenus »



Dans les vestiaires, le coach nous a donné la composition de l’équipe, c’est Damien Tixier qui jouera dans l’axe, à côté de Hilton et pas loin du banc de touche ! Pour le reste a résumé le coach: « si vous voulez jouer la ligue des champions et avoir un jour l’autographe et peut être le maillot de gars comme Rooney, Ronaldo ou Seedorf eh ben il va falloir gagner ce match », là dessus Boukari a demandé, c’est la ligue des champions aujourd’hui, c’est pour ça qu’on a pris l’avion ? Le coach a regardé le président et a poussé un long soupir. Puis on a tous une fait une prière en se tenant ensemble comme dans une mêlée, sous sa main Seydou tenait fermement les cheveux de Nenad, c’était un truc entre eux, pour se porter bonheur mais au bout de quelques minutes, Seydou s’est aperçu que c’était pas ses cheveux mais une serviette de bain.



Quant on est rentré, le stade était plein, on a tous salué les supporters lensois qui avaient fait le déplacement comme l’avait demandé le président, dans un stade tout en bleu c’était pas dur de repérer du jaune et rouge, pas comme quand on va au Mans ou à Bollaert. Il a quand même fallu retenir Monterubio qui allait saluer le banc de touche lensois pensant que c’était le parcage.



Après ça a été très vite, pas facile de jouer contre Jussiê alors qu’on a joué des années avec, si bien que quand il a marqué le but bordelais, on s’est tous précipité pour le féliciter, sauf que ses copains bordelais nous on jeté, surtout James Ali qui nous a traité de tous les noms, si bien qu’il a pris un carton rouge, c’est une bonne chose car au classement du fair-play on aura peut être une place qualificative pour la ligue des champions.



A la fin du match, Jussiê a eu des crampes, nous pas du tout, ça montre à quel point on est au dessus d’eux physiquement, comme disait le coach en janvier "le championnat est encore long" ; notre fraîcheur physique après ce match est plutôt rassurante.



Dans l’avion du retour, personne ne parlait, l’ambiance était comme quand on a perdu à Montceau, alors le président a parlé, mais avec son accent et le bruit des réacteurs on comprenait pas tout, on a juste distingué des mots comme « responsabilité », « professionnel » et surtout «ligue des champions », à ce dernier mot, Yohan Demont s’est levé et a demandé en levant son doigt : « président, président, si on fait la ligue des champions, je pourrai jouer ». A ce moment, il y a eu un trou d’air et le commandant de bord a demandé à tout le monde de regagner sa place, mais le coach était toujours debout à regarder Demont en serrant très fort la tête de son fauteuil…



A l’aéroport de Lesquin, la boutique de souvenirs étaient fermée, donc on est tous allé en sprintant au distributeur de friandises, c’est Aruna qui est arrivé en premier, normal avec sa pointe de vitesse…d’habitude c’était lui le premier, après il y avait Ramos qui court très vite tant qu’il y’a pas d’obstacles et en dernier c’est toujours Daniel Cousin. Et là, on avait beau chercher, Daniel n’était pas là….Après 3 appels dans l’aéroport, on es tous montés dans le bus quand le portable du coach a sonné, on a tous écouté dans le haut parleur, Daniel pleurait et criait fort, le concierge de Lescure avait coupé le courant et notre goleador était enfermé dans le vestiaire, seul dans le noir.


Confidences envoyées par mail sur le Thomson TO16 de Waterzoi...