On a fait la ola au stade de l’Aube…

Un peu comme ces supporters qui étaient là quand le RCL végétait devant 7000 personnes en moyenne en L2…Nous, on pourra dire qu’on a pas vu le triomphe de Wembley, ni la victoire au stade de France en 1999 mais on a assisté à la débâcle de Troyes ! ça fait de nous des grognards, des anciens combattants qui, quoi qu’il arrive, toiseront les autres supporters de haut en disant « qu’est-ce que t’y connais toi au foot, t’étais au stade de l’Aube le 26 mai 2007 ? non hein, alors ferme eut' trappe ! »

Donc voilà, nous partîmes 11 par un début d’après midi orageux et suffoquant, gonflés d’enthousiasme, 4 autres personnes dont l’excellent Woody nous rejoignant sur place ! Les BDS ouvrant le cortège avec leurs bolides climatisés, la Flatu suivant péniblement mais courageusement dans leur vieille Fiat pourrie, ambiance décontractée, blagues à deux balles, analyses inconsistantes sur l’état de forme de nos "sang et or" et surtout optimisme de bon aloi ! Parce que oui bien sûr, on va gagner à Troyes, qui imagine un autre scénario, 3 points et la Ldc au bout, c’est pas la merde à boire !

Première pause pipi, sur le bitume de l’aire de repos d’Anizy (Aisne) un match improvisé entre le BDS et la Flatu s’organise, la Flatu début dans un 2-2-1 classique avec Dubu et Watoo en défense, Kelloya et HK au milieu et Linda seul en pointe à la vendange. Les BDS jouent à 6, et mettent la pression d’entrée de jeu, panp et Hippo font très mal à la Flatu surprises par ce début de match tambour battant. Le Bds ouvre le score et maîtrise le jeu mais peu à peu, menés par un HK de tous les instants, la Flatu va prendre l’ascendant sur le match et fort logiquement gagne 5-3 !

Le cortège repart et doit affronter l’orage dès la lisère de l’Aube, arrivée assez sinistre dans Troyes où la lumière lugubre d’entre deux orages ne laissent rien présager de bon.

Première surprise, les rues sont pleines de supporters lensois, les terrasses sont pleines de supp, on s’installe, on nous sert de la bière sans alcool….on a du mal à croire !!! D’autant que c’est blindé de viande saoule vêtue de sang et or, on voit passer quelques spécimens d’alcoolos au bout du rouleau en kway "12lensois", on ricane comme des sales gosses !!! Plus on avance dans le soirée, plus on croise des poivrots, ça dégueule par ci, ça dort sous un abribus par là… La grande classe ! Devant le stade, à l’entrée du parcage ça pue la gnôle à 50 mètres, des sympathiques ultras mendient des clopes, de quoi bouffer, quelques pièces comme les plus mibables des tox à côté de la gare Lille-Flandes. En plus de la réputation de footix, les lensois vont bientôt traîner une réputation de clodos !

Finalement on entre dans le stade de l’Aube, qui au premier abord fait disons…champêtre, mais au deuxième aussi. Tout le virage est sang et or, et à l’arrivée des joueurs sur le terrain c’est le fuego, 4000 lensois qui chantent à plein poumons ça fait du boucan ! La Flatu le Bds donne de la voie et de la gestuelle, on a pas fait toute cette route pour rester assis comme des cons !

Le match début dans un vacarme indescriptible chaque chant fait mouche, les slogans rageurs font trembler le stade de l’Aube ! Mais ça ne dure pas longtemps, 8ème minute, Demont oublie son marquage, Coulibaly oublie le sien et l’ESTAC ouvre la marque ! Les supps ne se découragent pas, mais certains regards aguerris se croisent parmi nous, ça sent déjà la lose… D’autant qu’on rate lamentablement nos rares actions et que les troyens nous mettent la misère. À la 35ème minute, M.Duhamel tombe sur encore plus con que lui, en la personne de Marco Ramos, carton rouge, et double handicap pour les lensois… L’ambiance glisse doucement de l’enthousiasme vers la résignation et de la résignation vers la colère…mi-temps sous les sifflets ! Pendant la pause des bagarres éclatent dans le secteur des footix, un grand gaillard balance une baguette de tambour dans la gueule d’un autre grand gaillard, les stewards interviennent, ça se calme, ça se re-bastonne, les RT probablement choqués par temps de violence sifflent les belligérants ! Les autres supporters se disent que malgré tout ce soir il y’a du spectacle, entre le challenge wanadoo et les bagarres on ne s’ennuie pas !

La seconde mi-temps reprend, Rasoir Boukari remplace Carrière, ça sent la fin des haricots ! Même festival de passes ratées, de percées de desperado dans l’axe qui ne mènent à rien, de centre à l’aveugle… Les troyens sentent qu’il y’a moyen de faire exploser les lensois et après une énième relance foireuse machin récupère la balle à droit, la met en retrait à bidule qui crucifie Charles Itandje ! 2-0 dans nos fesses ! Le parcage s’enflamme, jets de projectiles, tentative d’invasion de terrain, des bagarres éclatent dans le secteur RT…pour ne rien arranger Lens encaisse un 3ème but dans la foulée… Les incidents se propagent, le match doit être arrêté, les CRS en tenue spéciale émeutes urbaines arrivent au pas de course, ce qui envenime sacrément la situation, toutes sortes de projectiles volent vers la pelouse dont des fumis, nous sommes pétrifiés dans notre coin, oscillant entre la rage et la honte ! Le match reprend, la tension monte encore d’un cran entre les RT et les footix, les slogans « Martel démission » soulève des sifflets dans d’autres secteurs. A côté, un gamin pleure terrorisé, dans les bras de sa mère, il est grand temps que ça se termine….

On se dit qu’à 4-0, les incidents vont reprendre et le match sera définitivement arrêté ! Malgré plusieurs occasions nettes, les troyens se contenteront de ce score et nous aussi ! Une ola traverse le stade, beaucoup de lensois s’y prêtent, par dépit, grondés par les RT, gardiens du temple lensois et des bonnes manières supporteuriales…

On quitte le stade avec un nœud dans le ventre, malgré tout on arrive à trouver quelques raisons de se marrer mais c’est très dur…

Sur la route du retour, on s’arrête boire un café pas loin de Reims, le hasard veut qu’on croise Serge Doré et quelques encravatés, Doré du cul ne s’attarde pas et son Audi repart à grand vitesse sous les regards menaçant des supp faisant halte dans cette station essence…

Le retour se fera sous la pluie et l’obscurité la plus totale, ce qui fera dire à Dubu, assez avare de commentaires d’une façon générale : « il fait noir comme dans le cul d’Aruna »…Nous riâmes très fort pour faire semblant de ne pas pleurer….

Merci aux Bds pour leur sens inné de l’organisation et leurs délicieux sandwiches ! On a pas la Ldc mais il reste la camaraderie !

Waterzoi.